La Vérité si je mens ! ( Film d’André Gillou, 1997)
L’édition de décembre 2013, du « Rassemblement Flinois » vient d’être livrée en « toutes boites ». Il s’agit d’un périodique ne relevant pas de la loi sur la Presse puisque simple tract électoral.
Une lecture attentive comme savent la pratiquer « les Amis d’Annie Goupil » nous oblige à relever quelques approximations, erreurs, amalgames et procès d’intention.
Adoptons la méthode scolaire du « commentaire de texte » qui rappellera de bons (ou de mauvais) souvenirs à tous.
« Le développement économique »
Le Rassemblement Flinois « Il y a 40 ans Flines était comme Orchies une ville où les gens venaient profiter des nombreux commerces. Nous voulons retrouver un village plus dynamique »
Il y a quarante ans, la situation économique était différente : 1973 coïncide avec ce que les économistes appellent la fin des « trente glorieuses »
Wikipédia écrit :
« Cette croissance économique exceptionnelle va permettre à la France, en retard en termes de technologie et d'organisation de la production, et dont l'appareil de production avait été fortement détruit par la guerre, de rattraper une grande partie de son retard sur les Etats unis »: si en 1950, le revenu moyen d’un Français représente à peine plus de la moitié de celui d’un habitant des États-Unis (55 %), il en atteint les quatre cinquièmes en 1973. »
Economiquement et historiquement, comparer la situation d’alors avec celle d’aujourd’hui, à des fins électoralistes, relève au mieux de la démagogie, au pire de l’ignorance en économie. Par ailleurs, quelles propositions viennent étayer cette volonté de retrouver un village plus dynamique ?
Accordons le bénéfice du doute et intéressons-nous au reste des propositions.
N’étant pas partisans des « magasins uniques obligatoires » comme une lecture rapide de la prose du Rassemblement Flinois semble en faire la promotion, nous ne commenterons pas la liberté de choix des Flinois qui, bien évidemment, se fournissent en consommateurs avisés là où ils trouvent leur avantage, au besoin dans les communes voisines ou sur internet.
Esquissons quelques réflexions pragmatiques pour les autres affirmations :
Le Rassemblement Flinois : « Pourquoi un musée à Râches et pas à Flines ? »
Tout d’abord, rétablissons certains faits passés sous silence, sans doute pour ne pas alourdir le tract.
Le site officiel de la CAD présente : « Le musée archéologique Arkéos ouvrira ses portes en 2014. Situé aux limites de Douai et Râches, le musée archéologique est envisagé comme un site à la fois culturel, ludique et expérimental. Sur la rive droite de la Scarpe, le musée présentera des collections archéologiques provenant du fonds ancien de la ville de Douai et des fouilles réalisées par la Communauté d’agglomération du Douaisis /…/ Implanté sur la rive gauche, le parc sera accessible par une passerelle le reliant au musée./ …/ La réalisation du parc archéologique s’étalera sur 10 à 15 années »
Il suffit de regarder une carte pour vérifier que le bâtiment qui sera inauguré en 2014 est situé sur le territoire de Douai (rive droite de la Scarpe.) Ce musée situé à Douai, abritera des collections déjà constituées depuis une trentaine d’année. En projet, dans un futur à 10 15 ans (et si tout va bien), un parc lui sera adjoint sur le territoire de Râches en rive gauche.
Sous-entendre que ce musée est une pure réalisation de la municipalité de Râches démontre un sens du raccourci tendancieux, surtout pour en faire grief à autrui.
Ensuite, musée ne signifie pas forcément bénéfices et parfois les contribuables locaux doivent éponger par leurs impôts les frais de fonctionnement (salaires des gardiens, chauffage, primes d’assurance,…) des musées. Glissons rapidement sur l’hypothèse que la couleur politique de la municipalité de Râches a peut-être permis d’orienter plus facilement l’investissement de la CAD et attendons quelques exercices pour porter un jugement objectif sur la nature « bénéficiaire » ou « gouffre à subventions » de ce projet communautaire à qui nous souhaitons par ailleurs plein succès ! La vitesse de mise en chantier du parc sur le territoire de Râches sera un indicateur sûr.
Le Rassemblement Flinois. « Pourquoi ne pas avoir valorisé notre couvent à l’image du château de Roost Warendin ou de Montigny ? »
De notoriété publique, des études ont été réalisées, mais il semble que les divers Investisseurs institutionnels pressentis aient tous refusé ou différé un engagement ferme… La réponse à la question paraît donc être assez évidente : par manque de financement !
Nous notons avec dépit que le Rassemblement Flinois se garde bien d’évoquer un investisseur ami qui sortirait à coup sûr son chéquier pour réhabiliter le couvent… ce que nous souhaitons, comme tout Flinois.
« Le bien vivre à Flines »
Le Rassemblement Flinois « Inciter la population à rester à Flines et conserver le tissu associatif très actif en facilitant leur mission »
Nous partageons totalement cette orientation qui est d’ailleurs mise en pratique au quotidien par Annie Goupil et son conseil municipal
« Le social »
Le Rassemblement Flinois « Il ne s’agit pas de bouleverser ce qui existe, il faut continuer à aider les flinois en situation précaire mais ne pas en faire un projet en acceptant sans réserve l’arrivée de cas sociaux extérieurs comme cela se fait trop souvent dans diverses communes.
Nous devons relever le procès d’intention et l’insinuation malveillante. Nous mettons au défit le Rassemblement Flinois de produire un document municipal érigeant en projet de mandature l’accueil des cas sociaux extérieurs. Il se garde bien d’ailleurs de citer Flines, se contentant d’une formule très générale évoquant « diverses communes » ! De tel procédé sont généralement l’apanage d’une « certaine Presse », ne brillant ni par son courage ni sa déontologie.
« Le budget municipal »
Le Rassemblement Flinois « Gérer un village comme une entreprise : sans dépenser plus que ce que l’on gagne et sans pour cela augmenter les impôts »
Là aussi, nous devons relever le procès d’intention et l’insinuation malveillante Nous ne reviendrons pas sur la confusion entre « gérer comme une entreprise » et gérer « en bon père de famille ». Une entreprise peut hélas se réduire dans certains cas à « créer de la valeur pour l’actionnaire » c'est-à-dire à maximiser le profit, quitte si nécessaire pour atteindre ce seul objectif, à licencier, tirer les salaires vers le bas, etc. Une gestion « en bon père de famille » signifie : ne pas dépenser plus qu’il ne gagne et ne s’endetter que dans sa limite de remboursement.
N’en déplaise au Rassemblement Flinois et en dépit de ses insinuations aussi malveillantes qu’infondées, la réalité des chiffres le prouve : l’endettement, les dépenses et le taux d’imposition à Flines sont maitrisés !
Nous appelons un nouveau mandat d’Annie Goupil car sa gestion est exemplaire
« Zone d’activités et emplois »
Le Rassemblement Flinois « Pour la révision générale du plan local d’urbanisme (P.L.U.) programmée pour 2014, nous avons informé la municipalité de notre souhait de la création d’une zone d’activités synonyme de maintien d’entreprises et de création d’emplois »
Encore une fois, nous hésitons entre, au mieux la démagogie, au pire la méconnaissance du fonctionnement des institutions. Tout responsable politique qui se respecte ou qui aspire à le devenir, devrait savoir, que la compétence d’aménagement des zones d’activités, depuis la loi Chevènement du 12 juillet 1999, relève des structures intercommunales (en l’occurrence pour nous de la CAD, Communauté d’Agglomération du Douaisis) Le président de celle-ci a déclaré publiquement lors de sa visite à Flines, que la CAD privilégiait les anciens carreaux de mines et les terrains jouxtant des autoroutes pour ses investissement et qu’en l’occurrence, Flines ne bénéficierait jamais d’un seul Euro pour une zone d’activité.
La réalité économique, que nos voisins ne démentiront pas, est qu’il ne suffit pas de créer une zone d’activités pour voir les entreprises pousser comme des champignons. A côté de la partie la plus facile de réalisation du génie civil, il faut toute une démarche commerciale dans la durée pour vendre la zone.
Pour conclure et ainsi qu’il était autrefois d’usage à la fin d’une copie médiocre, nous indiquerons des pistes d’amélioration mal exploitées dans le travail rendu.
Dans le premier paragraphe, il est indiqué : « Orchies une ville où les gens (viennent) profiter des nombreux commerces ».
Il est indéniable que le commerce d’Orchies semble florissant, comme celui de Flines, mais il attire peut être un peu plus les voisins. Un élément de réponse se trouve dans l’Observateur du Douaisis du 14 décembre, dans un article titré : « Rendez-vous du Commerce : deux voitures gagnées dans le Douaisis ».
On y apprend que 252 commerçants du Douaisis se sont mobilisés pour les « Rendez-vous du Commerce », organisés pas la Chambre de Commerce de Douai et relayée par les Unions Commerciale Locales et qu’un Orchésien ayant déposé son bulletin de participation dans le magasin Florilège à Orchies a gagné une voiture.
L’Union des Commerçants et Artisans d'Orchies regroupe une grosse partie des commerces orchésiens et participe activement aux animations proposées par la Chambre de Commerce, ce qui stimule la fréquentation de ses magasins.
Ainsi que l’avait indiqué le président de la Chambre de Commerce de Douai en juillet, la CCI n’intervient en soutien du tissu local que par le biais des Unions Commerciales : il y a donc un préalable pour pouvoir bénéficier des opérations de promotion organisées. Il faudrait concrètement relancer l’union des commerçants et artisans de Flines.
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