Modification du Plan Local D’Urbanisme (P.L.U.)

Le 12 novembre, les Flinois ont trouvé dans leurs boîtes à lettres un petit message les informant qu’une enquête publique se déroulait dans la commune jusqu’au 27 novembre à propos de la modification du P.L.U* actuel.

Derrière ces acronymes se cache une réalité qui nous concerne tous et qui engage notre avenir et celui de nos enfants : il s’agit de définir les utilisations autorisées du sol de la commune. On pourra bâtir dans telle zone et pas dans telle autre ; telle zone sera réservée à l’agriculture et telle autre devra rester en réserve naturelle…On comprend bien que ces fameux zonages et ces activités autorisées ou non doivent être le fruit d’arbitrages fins entre l’existant, le souhaitable, les intérêts particuliers et l’intérêt général.

 Le message de Madame le maire, Annie Goupil, illustre de manière très concise et précise la sagesse de sa gestion. En effet on y apprend que la procédure de modification du PLU actuel  vise essentiellement à

-       autoriser l’agrandissement, l’amélioration fonctionnelle ou le développement des locaux à vocation économique dans les maisons isolées de la commune ;

-       classer une zone située entre les deux carrières en exploitation dans la commune en zone naturelle afin de la préserver et réserver les matériaux enfouis dans son sous-sol à une éventuelle exploitation, quand les deux carrières en cours seront épuisées et auront été remise en état pour un nouvel usage.

 Subsidiairement, un recours devant le tribunal administratif contre le projet de modification du PLU par un candidat à l’exploitation immédiate de la zone est mentionné, ainsi que l’abstention de quelques conseillers municipaux lors des votes (NB : il est à noter que le nombre d’abstentions n’est pas supérieur au nombre de conseillers de l’opposition).

 Pourquoi est ce que ces informations démontrent la clarté de la vision d’Annie Goupil et de ses conseillers, ainsi que sa prise en compte de l’avenir de la commune ?

 Si on reformule la première proposition, il s’agit en fait de favoriser les travaux d’amélioration des commerces et activités de service qui sont insérés dans notre centre ville et qui font l’attractivité et la vitalité de celui-ci.

 Certains fanfaronnent dans la Presse, agitent le spectre du « c’était mieux avant » et promettent que « l’on va voir ce que l’on va voir » Pendant ce temps, Annie Goupil et son conseil agissent.

 Concernant le différé de l’exploitation éventuelle d’une troisième carrière quelques rappels sont nécessaires pour apprécier la sagesse de la décision.

 L’argile et le « sable à lapin » qui gisent dans cette zone sont une richesse… mais non renouvelable ! Comme pour le charbon qui était exploité par les Houillères de Flines, quand le gisement est épuisé, l’activité disparaît. Il convient donc d’être comptable devant les générations futures de ces filons rares et uniques.

 D’un point de vue économique, la consultation de quelques sites spécialisés permet d’appréhender l’état de la demande et d’apprécier s’il y a urgence à augmenter la mise sur le marché de nouveaux tonnages de sable ou d’argile à briques.

 Dans le rapport d’activité 2011 de l’UNICEM (Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction) on peut lire les statistiques pour les sables et graviers d’alluvions et autres sables.

 Il apparaît que la production a baissé de 16,2% entre 2005 et 2010 et que si elle a connu un petit rebond en 2011, elle accuse toujours un déficit de près de 10% par rapport à celle de 2005.

 Démonstration est faite par la profession : il n’y a pas besoin d’ouvrir en urgence de nouvelles carrières, les capacités de production de celles existantes suffisent à répondre aux maigres besoins d’un marché peu dynamique. La demande étant faible, les prix doivent être bas et les quantités nouvelles seraient bradées. 

Sur le site de la Fédération Française des Tuiles et des Briques (à laquelle adhère la société Wieneberger, plus connue à Flines sous son ancien nom de Briqueterie Bar) les statistiques de fabrication de briques sont elles aussi édifiantes : la production nationale de briques a diminué de 27% entre 2007 et 2012.

 La aussi, démonstration est faite par la profession : il n’y a pas besoin d’augmenter la production de briques, le marché est très mal orienté. Augmenter l’offre conduirait à faire encore baisser les prix et continuer à valoriser moins cher l’argile servant à la fabrication.

 La décision prise à l’initiative d’Annie Goupil de geler les ressources dans le sous-sol de Flines en attendant que l’existant autorisé soit exploité et les terrains remis en état est donc d’une grande sagesse.

 Il s’agit de ne pas brader une ressource non durable et de préserver un avenir économique plus intéressant à ces matériaux, d’autant que l’offre est déjà largement excédentaire et qu’il n’y a pas de besoin urgent d’en rajouter, si ce n’est peut-être de contenter l’appétit de profits courts termes de quelques rapaces.

 Le fait que certains aient pu s’abstenir lors des votes de la délibération au conseil municipal est révélateur d’un état d’esprit très « profits courts termes » et fort peu « développement durable »

  * Le Plan Local D’Urbanisme (P.L.U.) est le document qui a succédé au peut être un peu plus connu, car plus ancien et plus parlant, Plan d’Occupation des Sols (P.O.S)

Comments

[Riri]

Bonjour. Savez-vous quand l'avis du commissaire enquêteur sera consultable en mairie ?